Vert et Bleu Tourisme
L'église Saint-Pierre de Maillé (Vendée)
L'église Saint-Pierre
de Maillé (Vendée)

Interventions d'Henry IV et de Bradley


Les siècles suivants voient tous ces ouvrages, admirables pour l'époque, détruits lors de la Guerre de Cent Ans et des Guerres de Religion, réduisant le labeur monastique au chaos originel, d'abord par manque d'entretien, puis par atteintes directes des protestants à l'égard des travaux catholiques. Place stratégique par sa proximité à LA ROCHELLE, fief huguenot, le Marais devient un champ de bataille parcouru par Henri IV et ses troupes.

A l'issue du conflit, le Roi, jugeant de visu des désastres guerriers, assuré d'un calme retrouvé, cherche des "reconstructeurs" du Marais. Les abbayes, les seigneurs locaux, le royaume, tous affaiblis, c'est la Hollande protestante qui prend en main la poursuite des travaux, offrant non seulement son savoir (l'ingénieur Humphrey BRADLEY nommé "Maître des Digues et Canaux du Royaume"), mais aussi les capitaux manquants.

Un coup de force royal

Un édit royal de 1599, d'un an postérieur à celui de NANTES, donne à BRADLEY les moyens d'agir : si les propriétaires refusent d'endiguer leurs terres, il exécute les travaux et s'approprie la moitié des espaces conquis ou protégés.

Ce texte ne va pas sans soulever la colère des propriétaires, et les habitants voient d'un mauvais oeil ces aménagements dont ils craignent des conséquences sur leurs activités de pêche et de chasse. Certains vont jusqu'à saboter des endiguements, freinant l'essor des travaux hollandais.

Ceux-ci sont néanmoins marqué par une plus grande rigueur géométrique et l'utilisation dans l'Anse du Brault, au point de contact à la mer, des "portes à flot" qui bloquent la mer à marée haute mais laissent s'écouler les eaux douces à marée basse (donc la moitié du jour).

La reprise des conflits religieux à la mort d'Henri IV, le décès de BRADLEY, laissent les projets inachevés. Pierre SIETTE, ingénieur et géomètre du Roi (Louis XIII), redonne un souffle nouveau aux travaux, aidé en cela par des mesures "fiscales".


Tympan de l'église Saint Pierre de Maillé (Vendée)
Tympan de l'église
Saint Pierre de Maillé
(Vendée).

Derniers grands remaniements pour le Marais Desséché

Même si les aménagements sont encore freinés par la révocation de l'Edit de NANTES et le départ des capitaux hollandais, la relève est assurée par l'argent des seigneurs et riches bourgeois locaux. De plus, pour maintenir les populations ouvrières, de grands communaux sont créés, vastes pâturages d'usage collectif, et de petites maisons sont bâties sur les levées ("huttes" du desséché).

A la fin du XVIIe siècle, le Marais Desséché possède quasiment sa physionomie actuelle, alors que les Marais Mouillés demeureront "sauvages" jusqu'à la fin du XVIIIe, la logique des travaux conduisant à assécher d'abord les zones à proximité de la mer, donc à l'Ouest.

Loin des impôts, le domaine réservé des "huttiers"

A l'Est, ces Marais Mouillés, les Hauts Fonctionnaires du XIXe s'acharnent à les décrire comme le royaume des pestilences, des maladies, de la pauvreté et des marginaux... Mais il convient peut-être de faire la part des choses : en cette période marquée par les prémisses de l'essor industriel, l'exploitation "capitaliste" du Marais Desséché, avec ses "cabanes", grosses entreprises agricoles aux nombreux ouvriers, en quête de productivité et de rendement, convient mieux à l'idéologie dominantes que l'utilisation faite de l'espace en Marais Mouillés.

En effet, dans ces lieux isolés et dominés par l'eau (ce qui permet d'échapper aux percepteurs!), on ne trouve que des "huttes" en roseau et des "cabanes" en pierre, modestes exploitations polyvalentes, adaptées au milieu, où les activités de pêche et de chasse renforcent la production maraîchère des terrains émergeants ou "mottes" (fèves, haricots, chanvre, lin...) et des "terrées" plantés d'arbres : frênes pour le chauffage, vergnes, (aulnes) pour le travail du bois (tonneaux, sabots), saules, osiers.

Les populations qui y vivent, farouchement indépendantes, ne semblent pas particulièrement malheureuses puisque les registres paroissiaux indiquent une densité de population supérieure en Marais Mouillés par rapport au Desséchés..




Haut de page

© SARL VB TOURISME
BATEAUX Jacques RENAUD
17137 MARSILLY - FRANCE
Tel : +33 6 86 77 44 20

SIRET : 432107563 00038
TVA Intracommunautaire : FR54432107563
Capital Social : 7700 Euros




 Mieux vu avec Firefox

Valid XHTML 1.0!  Valid CSS!