Présentation du Marais Poitevin

Au centre, les 55 000 hectares de Marais Desséchés marquent un contraste surprenant : d'immenses parcelles monotones, très peu boisées, sans haies (paysage ouvert), limitées par de grands canaux rectilignes, s'offrent à l'élevage extensif (bovins, équins, ovins) ou aux cultures céréalières intensives.

Cette utilisation particulière des terres s'avère liée à l'hydraulique : des digues ("levées") séparent les Marais Desséchés des Marais Mouillés.



En période de crue, seuls les seconds subissent la montée des eaux : inversement, durant la sécheresse estivale, des vannes sont ouvertes et les Marais Mouillés servant de réservoirs d'eau aux premiers.

Nous verrons plus loin les origines historiques de cet antagonisme important, clé de voûte du Marais Poitevin.

Les Marais Mixtes peuvent être considérés comme une zone de dessèchement imparfait, intermédiaire des précédents stades.

Polders, vasières, prés salés...

Les Polders Récents ou "prises", ont été gagnés sur le littoral par des endiguements "récents" (du XVIIIe au XXe siècles). Sans ces digues, séparant l'océan du Marais, la mer pourrait remonter, à l'occasion des marées de vives-eaux, jusqu'à IRLEAU (village situé à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de NIORT).

Sur la Côte Atlantique, la frange littorale s'orne de massifs dunaires, fragiles car soumis à l'océan, dont une excroissance forme la Pointe d'Arçay, classée réserve nationale de chasse. Enfin, dans le Baie de l'Aiguillon, on distingue la "Mizotte" ou schorre, prés salés installés par atterrissement des vases hautes, et la vasière ou slikke.

Le pays de la moule de Charron

L'ensemble constitue un site réputé, tant pour ses moules de bouchots que pour son exceptionnelle avifaune (population d'oiseaux). Mais le Marais Poitevin est une terre neuve. Son aspect n'a cessé d'évoluer au fil des siècles, d'abord bouleversé par les tumultes de la Nature, puis lentement domestiqué par ses habitants, pionniers de l'eau.